Texte & Musique : Thibault Muller
Quand je me lève chaque matin c’est la même chose :
Je bois mon café, chausse mes lunettes et relis ma prose
Il y a celle pour la voisine que tout le monde appelle Angeline
Et celle pour la fille en terrasse qui me reluque du coin de sa tasse
Mais chaque matin c’est la même chose, je n’ose pas m’en approcher
Je suis soudainement pris d’un doute de ce qu’elles pourraient me reprocher
Alors j’ai appris à les esquiver, quitte à battre en retraite
Je n’veux pas tomber nez à nez avec ces serpents à sornettes
Y’a des choses qui portent mal leur nom
Il faudrait revoir leur définition
Intime avec elle, ils le sont tous
Suis-je le seul qu’elle repousse
Quand je sors c’est surréaliste
Je polarise les feuilletonistes,
Dans mon sillage y’a des commères qui s’agglomèrent,
Une nuée d’harengères à la langue meurtrière
Je tente bien de rester discret
Furtif comme un agent secret
Mais j’attire l’oeil comme un aimant,
Un oeil au compas infamant
Il capture mes mensurations
En fait un sujet de dérision
Échancre mes vêtements en haillons
Et s’en sert pour me damer le pion
Pas besoin d’aller à la plage
Les mouettes rôdent dans mon voisinage !
Elles rient de moi, cinglent à propos
Et ma répartie, elle, a le bec dans l’eau
Y’a des choses qui portent mal leur nom
Faudrait changer leur appellation
La répartie en fait partie,
À voir comme j’en suis départi
Enclin à braconner un médoc pour enfin m’éduquer
À rabattre le caquet à ces caquetteurs syndiqués
J’voudrais un tic tac pour l’attaque, une tactique pour l’estoc
Rétorquer du tac au tac, d’une caustique en stock
Un choc traumatique qui te laisserait patraque
Une estocade mythique qui te plaquerait en vrac
Si t’as le temps de me tacler, toi l’As de la pique
Ma réplique ton sur ton serait une claque chromatique
Ne sois pas cardiaque mon petit extatique
Ton cerveau mis à sac contracte mes zygomatiques
Ne sois pas cardiaque ma petite extatique
Je rapplique pour victoire par échancrure lobectomique
Mais j’ai pas de médoc, moi, je suis à sec,
Je suis aussi vivace qu’une tranche de vieux steak
À chaque fois que quelqu’un me prend à parti
Le temps que j’aie de la répartie, il est déjà reparti
Mais j’ai pas de médoc, moi, je suis à sec,
Je suis aussi vivace qu’une tranche de vieux steak
À chaque fois que quelqu’un me prend à parti
Le temps que j’aie de la répartie, il est déjà reparti