PASSAGE ANATOLE PATOUCHARD

P.rès du vieux puits on a posé mes valises
A. l’aube du silence j’ai appris à me taire
S.ur le parapet scintillait l’oeil de verre
S.oudainement glissant loin de mon emprise
A.u fond de quelle mémoire a-t-il bien pu plonger ?
G.lapir n’aurait guère pu le repêcher
E.t nos vues de naguère se perdirent dans l’obscurité

A.h que nos vies sont devenues sérieuses !
N.ous courons en tous sens dans un voyage immobile
A.rrimés à ses fils d’or, marionnettes orgueilleuses
T.our à tour nous érigeons sa chapelle mercantile
O.ù se terrent les ciseaux qui trancheraient ses canules ?
L.e travail, le loisir ne sont qu’aiguilles sur sa pendule
E.t nous déambulons en plein jour comme des somnambules

P.ollués par ses bonisapni, nous mordons à l’hameçon
A. l’image du poisson leurré par la cuiller,
T.out ce qu’il tient en main est sujet à rançon
O.céan d’aiguillons qui nous abusent comme des œillères
U.ne thérapie par l’utopie pour sortir de cette dystopie :
C.hérir des rêves échappant à son canevas !
H.onnir la route de la soie, en déchirer la charte
A.lors viens, jouons à dire que le monde est différent
R.ejetons les dés, changeons les règles, et rebattons les cartes
D.écretons le ludisme et nous rejouerons enfin à nos jeux innocents