LES BRANGERS

A• l’abri sous mon ciel bleu, j’ai les yeux qui s’égarent
R•egardant les nuages et leur galop migratoire
R•ien ne peut m’atteindre, pas même leur bruine assassine
E•lle se jette contre les vitres puis tristement en dégouline
T•el sera son destin : abreuver le squelette de l’arbre voisin

D•ans l’ombre de sa bârame brisée, on avait refait l’abribus
E•t supprimé dans l’évènement le banc de ce petit campus

B•lottis contre les vitres, nous sommes de quart guettant le car
U•n matin un peu hagards, l’attente avant le grand départ, et
S•’il n’arrivait pas ? Pas de bahut, pas de placard !

D•élivrés, libérés, enfin notre ciel s’éclaircirait
E•t nous verrions des rayons jaunes par-delà le liseré
S•aute-mouton sur la pelouse, ou petit boeuf de blues

B•ercés de musique, nous irions nous allonger dans l’herbe,
R•esterions un moment sous la cabane de bois
A•dieu – pour aujourd’hui – les profs aux notes acerbes
N•ous serons sur nos terres, vivant comme des rois
G•ibecières en barricade, nous défendrons nos royaumes
E•t proclamerons l’indépendance de nos petits havres de chaume !
R•etour à la réalité, ce bruit de moteur à l’horizon…
S•inistre bus qui arrive, cela attendra notre retour à la maison