Texte & Musique : Thibault Muller
C’est devenu l’attraction du village,
Une grande maison, une belle voiture
Accompagnée d’un joli visage.
Certains disent qu’elle possède un portefeuille bien garni
D’autres que c’est sûrement la moitié de celui d’un ancien mari
On l’a vue recevoir des oeuvres d’art et un piano à queue,
De pleines caisses de champagne et de spiritueux
Tous s’accordent à dire que dans son nouveau logis
S’entassent dans chaque pièce des produits high-tech dernier cri.
C’est la loi de l’attraction universelle vers celle
Qui possède un patrimoine substantiel et
D’attraction en répulsion, de séduction en aversion
La fascination prélude toujours à l’extorsion.
Car d’Ouest en Est, Est en Ouest et d’Oslo à Cayenne,
Cette antienne qui est mienne est bien la seule qui tienne :
« A tout âge, en toute saison, peu importe la journée,
Ce que je possède ne sied plus qu’à vous qui le convoitez »
On ne la voit guère déambuler au supermarché du coin
On pense qu’elle s’approvisionne au Quartier Latin.
Quand elle investi le faubourg en fin de semaine,
Ses voisins l’observent mais ne la voient pas très amène.
Pour tous les observateurs, elle vit dans un palais doré
La clôture barreaudée de son terrain rend ce lieu fortifié
Leur convoitise, ils ne peuvent malheureusement la satisfaire
Qu’en en forçant l’entrée ou celle des mêmes sphères.
Refrain
Son mari l’a congédiée pour une nouvelle recrue
C’était écrit : malgré leurs cris ils ne s’entendaient plus
Lui, coutumier du demi avait pris la moitié
Des fruits du travail dans lequel elle s’était réfugiée
Ecumant de rage elle s’était mise au vert
Une grande maison, une belle voiture, ne pas se laisser défaire, mais
Malgré de nombreux proches passant la grille barreaudée
Elle a toujours l’impression d’occuper une prison dorée. Car,
Refrain
Puisque l’argent ne fait pas le bonheur,
L’opulent avare est un vrai bienfaiteur.
Aux yeux des alentours sa pingrerie importune
Alors que lui ne fait qu’entretenir son infortune.
A trop espionner l’autre on se détourne de soi
On est ni l’un ni l’autre, presque un je-ne-sais-quoi
Qui n’a qu’un auxiliaire, “avoir“ et n’a plus l’usage d’ “être“
Et ne donne plus à voir mais seulement à paraitre.
Refrain